Aujourd’hui, dans le magazine réservé aux chômeurs de moins de 25 ans qui ont un passe-temps chronophage mais pas lucratif, on va vous apprendre comment réussir à faire dire « je suis content » à un dépressif pathologique.
Phase 1 : Le déni
Au début, il n’y a pas de secret, le sujet ne voudra pas reconnaître qu’il a besoin d’aide, et il va chercher toutes les excuses du monde pour ne pas admettre son bonheur.
S’il vous dit que ça serait plus simple si on n’avait pas à faire un relai 4*400m pour aller chercher des carcasses, ne l’écoutez pas. Après tout vous êtes un dps et vous voulez TAPEZ LES ADDS.
S’il vous dit que FFA ça marche pas pour tuer les adds et qu’il faut un « commando spécial saut de laser » pour réussir le boss, répondez « oui chef » pour ne pas le vexer.
S’il vous dit qu’il ne sait pas ce que c’est un dodécagone, et que faire un carré autour d’une croix c’est trop compliqué pour ses copains. Montrez lui que finalement, s’y reprendre à 15 reprises c’est pas si mal…
S’il vous dit qu’on aurait pu gagner 4 loots si les tanks arrêtaient de répéter qu’ils doivent se faire entoiler pour réussir à tanker les adds plutôt que d’accepter que finalement un grip aurait suffit, dites lui que le grip n’est pas la solution miracle à tout dans un raid (quoi que…).
Phase 2 : La colère
Après un petit moment, le sujet va abandonner le déni pour embrasser pleinement une colère intense et sans fondement, à base de « C’est n’importe quoi de devoir jouer autre chose que druide tank. Comment les gens peuvent accepter ça ?! ».
Pour le calmer, vous pouvez tenter une technique spéciale « je fais une rota typhon/orage/vortex et si j’ai le bon pop d’add au bon moment et sans flaque sous mes pieds ça passe », mais on sait tous que ça ne durera qu’un temps.
Le plus sûr à ce stade, c’est de convaincre le DK de passer 3e tank pour avoir quand même un grip de masse parce que, franchement, ça a l’air d’être la solution à tout quand même.
Phase 3 : Le marchandage
Une fois la colère un peu retombée, on entame l’une des étapes les plus tricky du processus. Pendant cette phase, on pourrait croire que le dépressif est prêt à faire un effort, mais ne vous y trompez pas : il n’en est rien.
Il va donc commencer à proposer des conditions à son bonheur, mais toutes les plus farfelues les unes que les autres.
Ca peut être un truc aussi simple que « Si personne ne prend de boule, on pourrait y arriver » à des choses un peu plus invraisemblables comme « si on arrive à aligner la même compo heal 3 soirs de suite sans utiliser des spés 2, des mecs qu’on sort du placard ou carrément des rerolls qui avaient déjà provoqué des wipes qu’on préfère oublier au palier d’avant, je vous jure que ça peut tomber ».
Ici, pour faire avancer les choses, il n’y a pas de solution miracle : on attend que tout le monde soit réveillé (et présent) en même temps, et finalement c’était pas si compliqué.
Phase 4 : La dépression
Vous me direz, pour un dépressif pathologique, la phase de la dépression finalement c’est la phase de la normalité. Je vous répondrai « alors oui, mais y’a un mais ».
Parce que, quand le groupe arrive à comprendre les phases d’un combat suffisamment vite pour que le RL n’ait pas préparé la suite, et ce malgré les 7 positionnements potentiels + 3 transitions réglées au millimètre, notre sujet ne va pas s’en rendre compte. Non, non, non.
Il va plutôt continuer sa dépression dans son coin, et ne réalisera la prestation incroyable de la guilde qu’à la mort de son adversaire, en comparant avec les voisins.
« Bon, on a encore fait de la merde sur ce boss ? »
« Comment ça on a mis 100 pulls de moins que les autres ? »
« On n’est pas mauvais finalement ? »
Phase 5 : L’acceptation
On pourrait croire que la dernière phase est la plus satisfaisante, mais en réalité il reste une dernière ligne droite à parcourir pour atteindre la délivrance.
Les dps font attention à ce qu’ils ont à faire et font du dps « utile » ? Checked ! (t’es sûr ? ils meurent pas comme des merdes P1/transi pour gratter quand même ? Chut ! On a dit qu’ils s’étaient améliorés)
Les heals demandent des externals pour gérer les toiles, arrivent à convaincre les dps de se tenir en vie quand il faut ? Checked !
Les tanks comprennent comment éviter la mécanique tank (à coup de bubulle-taunt) sans que l’aggro parte en couille et que, d’un coup, y’a un tank qui disparait ? Euh… Oui, oui, c’est checked ça ! Mais si puisque je vous dis que c’est checked !
Finalement, le raid est tellement dans l’acceptation, que lorsqu’un des membres doit jouer avec la grippe, tout le roster joue comme s’il était grippé pour qu’il ne se sente pas exclu. Et ça, on va pas se mentir, c’est beau.
On arrive alors à une des phrases les plus regrettées d’un dépressif chronique. Mais c’est trop tard, c’est dit : « Bien joué les gars, on a fait du bon boulot ! »
Credits : Soulkka-Elune